Les plus grands chasseurs d'Afrique en ont rêvé, les policiers de l'Ohio l'ont fait. Quarante-neuf animaux sauvages, dont dix-huit tigres du Bengale ainsi que des lions, des ours noirs, des grizzlis, des guépards et des loups, ont été abattus mercredi dans l'Ohio, rapporte la presse locale.
Cet Etat du nord des Etats-Unis est le théâtre depuis mardi d'un safari frénétique après que cinquante-six animaux ont été relâchés par leur maître, propriétaire d'une réserve privée, qui s'est ensuite suicidé, précise l'AFP. Un grizzli, deux singes et trois léopards ont pu être capturés vivants. Un singe est toujours porté disparu. Selon CNN, qui se fait l'écho, comme la plupart des médias américains, de ce carnage géant, il a sans doute été mangé par un de ses compagnons de cavale.
L'alerte a été donnée mardi après-midi quand la police du comté de Muskingum a commencé à recevoir des appels paniqués d'habitants ayant surpris des animaux sauvages en maraude. Dépassé par la tournure que prenaient les événements, dans l'incapacité d'immobiliser tous les animaux, le shérif local, Matt Lutz, a alors donné l'ordre à ses hommes de tirer à balles réelles. Des employés du zoo voisin ont même été recrutés pour prêter main-forte aux policiers, forcés de tuer les bêtes
"à bout portant", a précisé le shérif lors d'une conférence de presse.
Parmi les animaux abattus, outre les dix-huit tigres du Bengale, figuraient deux loups, six ours bruns, deux ours grizzly, neuf lions, huit lionnes, un ours de montagne et un singe. Ils ont été enterrés mercredi sur le terrain de la ferme, précise l'AFP. Au moins un animal a été percuté par un véhicule sur une route à proximité et le corps d'un singe blessé à également été retrouvé. Un tigre
"extrêmement agressif" a été tué mercredi matin alors que,
"devenu fou", il s'était mis à courir vers des bois avoisinants après avoir été touché par une seringue hypodermique, a ajouté le shérif.
Pourquoi les policiers ont-ils tiré ?"La nuit était en train de tomber, nous ne pouvions pas courir le risque de voir ces bêtes en liberté", a expliqué le shérif Lutz. Faute d'un nombre suffisant de seringues hypodermiques pour endormir les bêtes et confrontés à une
"situation explosive", les policiers n'ont pas eu d'autre choix que de
"neutraliser ces animaux avant qu'ils agressent le voisinage", a-t-il répété.
Cette photo a été prise dans l'Ohio aux USA la semaine dernière et montre le résultat de l'exécution programmée des animaux d'un zoo privé de Zanesville qui c'étaient échappés (ou avaient été libéré) par son propriétaire avant de ce suicider.
Les autorités ont déjà abattu 49 animaux, dont 19 tigres du Bengale (espèce protégée car en voie d'extinction...)
Le
Washington Post se fait l'écho sur
Blogpost des réactions outragées de nombreux Américains, citant à l'appui plusieurs tweets endeuillés. Des défenseurs de l'environnement ont par ailleurs saisi l'occasion pour demander la promulgation de lois sur le droit de posséder des animaux sauvages, qui n'existent pas aux Etats-Unis.
"Ces animaux doivent vivre dans des endroits appropriés avec des gens capables de s'occuper d'eux", estime dans un communiqué Adam Roberts, vice-président de l'association Born Free USA. L'association tient d'ailleurs une liste des incidents provoqués à travers le pays par l'absence de législation.
Terry Thompson, un homme à problèmesLe profil du propriétaire de la réserve, Terry Thompson, plaide en effet pour une législation plus restrictive. L'homme avait été libéré de prison il y a trois semaines, après avoir purgé une peine d'un an pour détention illégale d'armes. Selon un journal local, le
Columbus Dispatch, des agents du FBI ont saisi plus de cent armes à feu dans la réserve en juin 2008. Quant à Terry Thompson, il avait déjà payé des amendes pour avoir laissé ses animaux errer en liberté.
Selon une voisine interrogée par le journal, la femme de Terry Thompson l'aurait quitté peu de temps avant le drame. Cette voisine, dont les parents possèdent une ferme, a confié que l'homme venait souvent chez eux pour récupérer du bétail mort afin de nourrir ses bêtes.
"Sur la peau, il avait des marques de coups de griffes."
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/10/20/sauvage-safari-tragique-dans-lohio-49-morts/